Si il était besoin de démontrer l’impérative nécessité de construire un Etat européen fédéral capable d’assumer sa défense et de préserver ses intérêts stratégiques, l’exemple groenlandais en est sans aucun doute la parfaite illustration. Le Groenland est une province autonome du Danemark située dans l’Arctique et un territoire d’outre-mer associé à l’Union européenne. Sa diplomatie et sa défense sont de la compétence exclusive de Copenhague. Depuis quelques années, la Chine a lancé une véritable offensive économique. Les investissements chinois visent essentiellement les infrastructures aéroportuaires et les ressources minières telles que les terres rares, le zinc, le fer ou encore l’uranium. Dans l’esprit des dirigeants communistes le Groenland doit servir de tête de pont pour développer leur projet de nouvelle route maritime polaire qui s’inscrit dans la nouvelle perspective stratégique qu’offrirait le réchauffement climatique. Cela va sans dire que Copenhague n'a pas vu cette offensive d’un très bon oeil. Le gouvernement a décidé de réagir en lançant à son tour des investissements dans le domaine aéroportuaire dans le but de supplanter Pékin dans un domaine qu’il considère comme relevant de sa sécurité militaire. Je ne peux qu’approuver cette initiative. Le Groenland est un territoire stratégique important pour les Européens. Malheureusement, cette réaction danoise n’est pas uniquement motivée par la seule défense légitime des intérêts stratégiques de l’Europe.
Car l’offensive chinoise inquiète également un autre acteur. Les Etats-Unis disposent au Groenland d’une base militaire à Thulé et Washington est persuadé que les investissements économiques de Pékin préfigurent l’implantation de bases militaires sur l’île-continent à l’image de ce qui se passe en Afrique ou en Asie. Pour l’Amérique et l’OTAN une telle perspective est tout simplement intolérable. C'est la raison pour laquelle Donald Trump avait proposé en août 2019 de racheter le Groenland au Danemark. A l'époque nombreux furent à penser en Europe qu'il s'agissait de la énième fanfaronnade du président américain. Ils avaient tort. Ce ballon d'essai, car cela en était un, s'inscrivait dans une politique d'expansion dans l'Arctique. Le refus de Copenhague qui estima que la proposition de l'hôte de la Maison Blanche était "absurde" n'a en rien découragé les visées américaines d'autant plus que l'Europe est restée totalement silencieuse sur le sujet. Depuis il a été prévu d'ouvrir un consulat des Etats-Unis dans la capitale du Groenland à Nuuk. Et le 23 avril 2020, les autorités locales ont accepté la somme de 83 millions de couronnes danoises, environ 11 millions d’euros, versée par les Etats-Unis. Le gouvernement local a déclaré que cette aide se manifesterait « principalement sous la forme de conseil et d’assistance fournis par des experts américains, ainsi que par le biais de programmes existants, dépendant du département d’Etat américain ». Voilà qui reste bien flou.
C’est dans cette logique qu’il faut replacer l’attitude du Danemark vis-à-vis de la Chine. Ce petit royaume scandinave agit davantage sous la pression de la Maison Blanche que par patriotisme. C'est tellement vrai que si en 2017 le Danemark a mis son véto au rachat d'une ancienne base navale à Gronnedal par une entreprise minière chinoise c'était pour ne pas provoquer la colère des Etats-Unis. Et si aujourd'hui quelques voix se font entendre au Parlement de Copenhague pour dénoncer les initiatives américaines, le gouvernement quant à lui demeure tres discret sur le sujet. Et il en sera toujours ainsi tant que les Etats européens préféreront remettre la défense de leur sécurité entre les mains d’une puissance étrangère. Le Groenland est le parfait exemple du risque pour les Européens de se trouver pris entre le marteau américain et l'enclume chinoise (confère mon article Sans unification, l'Europe sera le théâtre du conflit opposant les Etats-Unis à la Chine). Le Groenland n’appartient ni aux Etats-Unis ni à la Chine. Seul un Etat européen sera capable de faire respecter sa souveraineté et ses intérêts sur ses territoires. Il est plus que temps de rendre sa puissance à l’Europe.
D.B.


C’est une nouvelle que vous ne lirez pas dans vos quotidiens. D’une part parce qu’il ne saurait être question que vous puissiez lire le moindre commentaire positif concernant un gouvernement populiste, forcément diabolique et donc diabolisé, et d’autre part parce qu’elle va à l’encontre de l’idéologie véhiculée par les propriétaires de ces journaux. À savoir, favoriser l’immigration plutôt qu’une natalité indigène. Tout comme la fermeture des frontières était décrite comme impossible avant l’arrivée du coronavirus il est établi par ceux qui veulent formater nos esprits qu’il est impossible de relancer la démographie européenne.
Parmi les nombreuses raisons qui sont avancées pour justifier l'unification politique de l'Europe, que celles-ci soient données par les européistes mondialistes ou par les identitaires européens, il y en a une qui n'est jamais évoquée. L'unification politique de notre continent est nécessaire, car elle est indispensable à notre survie pour empêcher que notre continent ne devienne le théâtre de l'affrontement entre la Chine et les Etats-Unis. Durant la période entre 1945 et 1991, année de l'effondrement de l'URSS, l'Europe a vécu une période bénie des Dieux. Notre continent était divisé entre les deux principales puissances de l'époque. Elles concentraient sur notre sol une grande partie de leurs forces armées et de leurs moyens de destruction. Mais l'équilibre de la terreur empêchait paradoxalement tout affrontement direct entre les deux. Washington et ses alliés tout comme Moscou et les siens savaient qu'une guerre en Europe équivaudrait à une destruction mutuelle. Cette situation a été à l'origine de la période de paix qui a prévalu en Europe durant des décennies. C'est tellement vrai, qu'il faudra attendre la chute du mur de Berlin en 1989 pour que le Vieux continent connaisse à nouveau les affres d'un conflit militaire avec l'éclatement de la Yougoslavie en 1991. La conscience qu'un affrontement direct en Europe provoquerait leur destruction mutuelle a conduit ces puissances à s'opposer indirectement sur les théâtres périphériques (Asie, Afrique, Moyen-Orient, Amérique latine). La situation aujourd'hui me semble comparable. Sauf que le cœur de l'affrontement ne se situe plus en Europe mais en Asie. Et pour les Européens, malheureusement, cela va tout changer.
Depuis la vague migratoire de 2015 qui s’est malheureusement abattue sur l’Europe avec la complicité active ou passive des dirigeants européens, les conditions de vie des habitants des îles grecques situées à proximité des côtes turques se sont considérablement dégradées. Ainsi sur l’île de Lesbos les 80.000 habitants doivent supporter la présence de 25.000 à 30.000 clandestins. Ils sont tellement nombreux que les organisations humanitaires ne sont pas capables de donner le chiffre exact. Cette présence a des répercussions catastrophiques sur l’économie de ces îles. Le tourisme, véritable poumon de l’économie locale s’est effondré. Inversement la délinquance, agressions et vols notamment, a explosé. On assiste même à de nombreuses dégradations sur des églises qui ont scandalisé la population locale. Le plan de Recep Tayyip Erdogan qui a poussé ces dizaines de milliers de migrants musulmans à venir sur ces îles semble fonctionner parfaitement. La Turquie n’ayant jamais cessé de revendiquer territorialement une partie des îles grecques.
Ce n'est qu'au XVIe siècle, dans le contexte bien particulier de la guerre qui oppose les Habsbourg à l'ennemi ottoman, que se répand l'usage du terme Reconquista pour désigner la lutte qui, du début du VIIIe à la fin du XVe siècle, a permis aux royaumes chrétiens ibériques d'éliminer les États musulmans établis au lendemain de la conquête arabo-berbère.
Toutes les semaines nous faisons un bref tour d'Europe pour détailler les bonnes nouvellles pour notre civilisation et la construction d'une nation européenne unie.
La Turquie est une ennemie de l’Europe. Cela fait près de six siècles que cela dure. Aujourd’hui encore, les troupes d’Ankara occupent la Thrace orientale, la partie européenne de Constantinople ainsi que le nord de Chypre. Ses avions et ses navires violent quotidiennement l’espace aérien et maritime de la Grèce et de Chypre. Mais comme si cela ne suffisait pas, le président turc en signant à l'automne 2019 un accord avec le Gouvernement d’union nationale de Libye (GAN), convoite ouvertement les richesses gazières au large des côtes grecques et chypriotes. Cet accord instaure arbitrairement une frontière maritime entre Ankara et Tripoli permettant à la Turquie de revendiquer officiellement des droits sur certaines zones dont les fonds marins sont riches en hydrocarbures au détriment de Chypre et de la Crète. Comme l'a parfaitement souligné Antoine de Lacoste si "cet accord n’a aucune valeur juridique (...) il permet à la Marine turque de se promener dans toute la Méditerranée en prétendant être chez elle et en agressant régulièrement les compagnies pétrolières ou gazières, notamment autour de Chypre". (*)