Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Barkhane et la légende de l’uranium nigérien

    1124C471-C0B4-4DA1-977B-9A575A4EBBB6.gifCeux qui suivent ce blog savent à quel point je suis opposé à la présence militaire française au Mali. Je tiens cependant à faire une mise au point nécessaire. Depuis le début de l’intervention française en 2013 une légende perdure quant aux raisons de la présence de nos troupes au Mali. Nos soldats ne seraient pas présents pour s’opposer aux groupes armés islamistes mais pour sécuriser l'approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium qui est extrait dans les mines du nord du Niger se trouvant à proximité immédiate du Mali. Théorie séduisante mais simpliste. Théorie que je n’ai jamais reprise en dépit de mon hostilité à la présence de nos troupes dans les sables maliens car elle est fausse. Tout d’abord la France n'a pas d’intérêts économiques dans la région sahélienne. Celle-ci ne représente que 0,25 % du commerce extérieur de la France (1) !!!! Concernant l'extraction d'or qui est la principale ressource d'exportation du Mali et du Burkina Faso, la France.... n’y participe pas. En effet, se sont des sociétés canadiennes, australiennes et turques qui possèdent le marché. Un comble de voir que nos soldats participent à protéger les intérêts économiques d’un pays hostile comme la Turquie. Quant au pétrole nigérien, là encore, la France est hors jeu. C’est la Chine qui l’exploite et qui compte dans un futur proche l’exporter.

    Reste la grande question de l’uranium nigérien qui serait, paraît-il, indispensable au fonctionnement de notre parc nucléaire. C’est une légende. Ni plus ni moins. L’uranium nigérien n’est tout simplement plus rentable depuis l’effondrement des cours provoqué par l’accident de Fukushima en 2011 (deux ans avant l’intervention française) et qui a entraîné l’arrêt de 45 réacteurs nucléaires japonais ainsi que l’arrêt définitif de l’activité nucléaire de l’Allemagne d’ici 2022. Résultat : la société française Areva qui exploite l’uranium au Niger a décidé de fermer l’une de ses deux usines en 2021 et a considérablement diminué l’activité de la seconde. En outre, les 2.900 tonnes d’uranium produits par le Niger ne pèse pas très lourd au regard de la production mondiale qui représente 63.000 tonnes (2). Ce que les partisans de cette théorie conspirationniste se gardent bien de dire c’est que la France importe chaque année environ 8.000 tonnes d’uranium pour alimenter ses 58 réacteurs nucléaires. Le Niger ne représente que 32% de ses importations. Les 68 % restant provenant essentiellement du Kazakhstan, du Canada et de l’Australie soit les trois plus grands producteurs mondiaux. Si demain la France n’avait plus accès à l’uranium nigérien cela ne lui poserait AUCUN problème. Ni sur le plan de l’approvisionnement, ni sur un plan économique. À la différence du Niger....

    D.B.

    (1) in revue d’histoire européenne, numéro 3, p. 16

    (2) Idem

  • Hong Kong n’est pas le problème de l’Europe

    2FC0FB96-6941-4FF3-B885-87148E7FF760.jpegIl serait temps pour les Européens de comprendre que le temps des colonies est terminé. Non seulement il serait bien que des pays comme la France et le Royaume uni se débarrassent des derniers confettis de l’empire, à quelques exceptions près, mais il devient urgent pour les Européens de comprendre qu’ils ne sont en rien liés à leurs anciennes colonies. Celles-ci sont indépendantes et doivent s’assumer enfin comme telles. Nous n’avons aucun devoir envers ces pays auxquels nous avons laissé à notre départ des infrastructures solides, une économie florissante et des équipements modernes. Nous ne sommes pas responsable de l’incurie des dirigeants de ces pays qui ont dilapidé cet héritage en quelques décennies. Tant pis pour eux.

    Le cas de Hong Kong est différent sur ce plan. Cette ancienne colonie britannique est prospère et moderne. Pendant longtemps elle fut même un exemple démocratique dans la région. Mais la dictature qui domine la Chine a décidé de ne plus respecter les termes de l’accord de rétrocession de cette ancienne colonie de Sa Majesté. Pour moi il ne s’agit nullement d’une surprise. Il faut être stupide ou corrompu comme le sont certains politiciens français pour avoir cru en la parole de la dictature communiste qui règne à Pékin. On peut, bien entendu, regretter de voir s’éteindre une lueur démocratique dans la région mais l’Europe n’a ni les moyens ni le devoir de s’opposer à la volonté chinoise dans ce cas précis. Hong Kong est un problème interne à la Chine et ceux qui prétendent que nous devrions tout faire pour empêcher l’évolution actuelle sont au mieux des doux rêveurs, au pire des imbéciles en mal d’exhibition médiatique flatteuse.

    Il n’en reste pas moins vrai que les Etats-Unis qui sont en concurrence avec la Chine pour la suprématie mondiale tentent à la faveur des événements récents à Hong Kong d’entraîner l’Europe dans une nouvelle croisade pour la défense des intérêts de Washington. Ainsi le Secrétaire d’État américain, Mike Pompéo, a-t-il proposé la création d’une nouvelle alliance des démocraties pour contrer la montée en puissance de Pékin en Asie. Il fait notamment pression sur les partenaires européens au sein de l’OTAN. On voit bien ici toute l’incongruité pour les pays européens de rester dans une alliance qui risque désormais de les entraîner dans un conflit dans lequel leurs intérêts ne sont pas directement engagés. Si les Européens veulent faire la guerre qu’ils commencent par s’opposer à la Turquie en Libye où leurs intérêts stratégiques doivent être défendus.

    Si les Européens veulent vraiment s’opposer à la Chine communiste ils doivent s’éloigner de l’alliance américaine pour tendre les bras à la Russie afin de ne pas la précipiter dans les bras de Pékin comme c’est le cas actuellement du fait de la politique de Washington à l’encontre de Moscou. Cette situation est néfaste pour l’Union européenne et pour la Russie qui n’a en vérité rien à gagner d’une alliance avec la Chine communiste. Il s’agit pour elle d’un marché de dupes. En outre, l’Europe doit s’opposer à la prise de contrôle par la Chine de nombreux secteurs stratégiques de son économie. Qu’il s’agisse des ports (comme celui d’Athènes), des aéroports, du numérique à travers la 5 G etc.... L’Europe doit s’opposer à la dictature chinoise mais uniquement pour défendre ses intérêts et non ceux de Washington ou pour une cause perdue d’avance comme Hong Kong.

    Enfin, Hong Kong n’étant pas le problème de l’Europe, la proposition du Premier ministre britannique Boris Johnson d’offrir aux détenteurs hongkongais d’un passeport britannique d’outre-mer (British national overseas, BNO) la possibilité de résider sur le territoire britannique puis d’y demander la nationalité est hallucinante puisque cela s’adresse potentiellement à 2,9 millions de Hongkongais (sur une ville de 7,5 millions d’habitants) éligibles à ce document car nés avant la rétrocession ainsi qu’à leurs enfants. Cette proposition démente prouve une nouvelle fois que le Brexit n’est qu’une immense duperie. Les électeurs qui ont voté en faveur du Brexit l’ont fait essentiellement sur des critères identitaires. Sauf que les politiques en charge d’appliquer le résultat du référendum ne sont pas des identitaires mais des libéraux mondialistes. Les Britanniques croiseront moins de Polonais, de Roumains ou d’Ukrainiens. Mais seront-ils ravis de croiser davantage de Chinois, d’Indiens ou de Pakistanis ? Permettez-moi d’en douter....

    D.B.

  • Quittons le Mali et chassons la Turquie de Libye

    37C6B015-4372-4A67-8CFE-80F579F13C1E.jpegLes derniers soubresauts politiques à Bamako, capitale du Mali, prouvent une nouvelle fois que l’intervention française aura été inutile, longue et coûteuse. Inutile car la présence des troupes françaises au Mali ne protège ni la France, ni l’Europe des attaques terroristes islamistes. Longue car cela fait maintenant 7 ans que nos troupes sont engluées dans le bourbier malien. Au départ le président français de l’époque, François Hollande, assurait que l’armée française ne serait présente que quelques mois puis son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, affirma que si la France n’avait pas vocation à rester éternellement au Mali, elle resterait néanmoins en première ligne jusqu’à l’intervention des forces africaines. Celles-ci sont venues et.... l’armée française est toujours présente. La raison en est simple. Le Mali n’est pas un pays. C’est un artefact occidental. Celui-ci n’est viable ni sur le plan politique, ni sur le plan ethnique et encore moins sur un plan économique. Il ne peut donc y avoir de solutions pérennes dans le cadre des frontières actuelles. Mais est-ce le problème des Européens ? NON. Coûteuse enfin puisque l’opération Barkhane lancée le 1er août 2014 à la suite des opérations Serval et Épervier de 2013 se fait pour la modique somme de 600 millions d’euros par an ! La France gaspille ainsi 600 millions d’euros chaque année.... pour rien !

    Ces 600 millions annuels seraient bien plus utiles pour la défense de notre sécurité et de nos intérêts géopolitiques si nous les utilisions pour combattre la présence turque en Libye. Chasser les Turcs de Libye et laisser carte blanche à l’Algérie au Mali feront davantage pour pacifier ce pays et lutter contre les islamistes que la présence de nos milliers de soldats. En outre, il devient urgent pour l’Europe de stopper Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci ne respecte qu’une seule chose, la force. Se montrer faible face à un tel individu ne pourra que l’encourager à aller toujours plus loin dans les provocations. Le temps de la diplomatie est révolue. L’Europe ne peut laisser entre les mains de cet islamo-nationaliste la route migratoire africaine qui passe par la Libye. L’Europe doit soumettre la Libye à un embargo aérien et maritime à l’encontre des avions et des navires turcs voulant pénétrer dans ce pays. Si ces derniers devaient refuser d'obtempérer ils devraient être coulés ou abattus. C’est le seul moyen efficace pour empêcher les livraisons d’armes en provenance d’Ankara. Un ultimatum devra également sommer la Turquie de retirer ses troupes et les mercenaires syriens présents en Libye. Au-delà de l’ultimatum si ces troupes persistaient à rester sur le territoire libyen elles deviendraient des cibles légitimes pour les forces européennes.

    Si les Européens ne stoppent pas rapidement Erdogan alors une guerre inévitable opposera la civilisation européenne à la Turquie. Tous les signes préfigurant cet affrontement sont déjà là. Son agressivité en Syrie, en Libye et en Iraq ; son chantage migratoire permanent à l’encontre des îles grecques ; les violations de plus en plus répétées de l’espace aérien et maritime de la Grèce ; ses revendications illégitimes sur les ressources gazières de Chypre qui s’accompagnent de violations multiples de l’espace maritime de ce membre de l’Union européenne dont elle persiste à ne pas reconnaître l’existence et à occuper illégalement la partie nord ; l’agression inédite contre un navire de la marine française en Méditerranée ; la transformation de Sainte Sophie en mosquée ; le réveil du front caucasien entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tout cela relève d’une stratégie de la tension qui consiste à mettre les Européens devant le fait accompli en pariant sur la passivité et la lâcheté de ces derniers. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan est entrée dans une spirale guerrière. Elle ne s’arrêtera pas toute seule. Il est temps de réagir. Plus nous attendront plus le prix sera élevé.

    D.B.

  • Le Caucase, l’autre front

    9BF36B6D-990A-4B75-AA25-A0BA38163FC0.pngLes récents affrontements entre les armées arméniennes et azerbaïdjanaises sont venus nous rappeler que l’antagonisme entre l’Europe et la Turquie ne se limite pas aux Balkans ou aux terres sous occupation turque que nous devrons reconquérir mais qu’il se prolonge également dans le Caucase. Si l’Arménie n’est pas un pays européen sur un plan purement géographique puisqu’il se situe sur le versant asiatique de la chaîne caucasienne qui délimite la frontière entre l’Europe et l’Asie, il est cependant un pays européen sur le plan ethnique, culturel, religieux et historique. Il est du devoir de l’Europe d’assurer la défense de ce pays contre son adversaire azéri soutenu par son puissant parrain turc. Si Erevan peut compter sur la protection de la Russie, ce qui lui a permis jusqu’ici de résister aux ambitions néo-ottomanes dans la région je ne doute pas une seule seconde que les Arméniens verraient d’un très bon œil des troupes européennes dans la région. Leurs présences en Arménie seraient bien plus utiles pour la défense de nos intérêts que dans les sables maliens.

    Malheureusement l’Union européenne, dans ce domaine comme dans tant d’autres, se montre incapable de faire prévaloir ses intérêts géopolitiques et civilisationnels en étant totalement assujettie à ceux de Washington. Ainsi, dans le conflit qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan, Bruxelles se garde bien de prendre position pour l’un ou l’autre camp. De son côté, la Turquie n’a pas les mêmes pudeurs et n’hésite pas à peser de tout son poids pour soutenir les troupes de Bakou comme vient encore de le rappeler le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué où il a exprimé son soutien à l'Azerbaïdjan, pays allié et turcophone : « La Turquie va rester, avec tous ses moyens, au côté de l'Azerbaïdjan dans sa lutte pour préserver son intégrité territoriale ». Ça au moins c’est clair ! Comme en Syrie, comme en Libye ou pour la reconquête des territoires perdus (Thrace orientale, nord de Chypre et Constantinople) la défense de l’Arménie passera par une alliance indispensable entre l’Europe et Moscou. Le jour où les Européens voudront bien se réveiller....

    D.B.

  • De la haine en politique

    470BC928-7E8F-40AE-B7AD-377B18804F4B.pngSi j’en crois ce que j’entend depuis des années, par les médias, les éditorialistes, les professeurs de l’Éducation nationale, les syndicats, les observateurs de la vie politiques etc.... la haine serait consubstantielle à notre camp (vous remarquerez au passage que Mao ou Pol Pot peuvent tuer des gens par millions ou Castro et Guevara par milliers mais qu’ils le font sans haine. Ces gens tuent.... mais sans haine. Je vous laisse méditer là-dessus). Nous serions donc des gens haineux par nature. Notre idéologie serait la marque même de la haine. Et pourtant.... Je pense que c’est tout le contraire. Si nous étions vraiment animés par la haine toute notre énergie, nos pensées, nos actions devraient être tendues vers l’accomplissement de notre objectif. Au lieu de cela notre camp passe son temps à se diviser, à se critiquer, à se chamailler. Prenons l’exemple de Daniel Conversano. Ce type est formidable, il fait un boulot extraordinaire pour notre cause, avec de faibles moyens et surmontant avec un courage, une abnégation et une énergie folle tous les obstacles que le système peut lui mettre sur son chemin. Nous devrions tous être derrière lui, le soutenir de manière inconditionnelle. Mais au lieu de cela un nombre non négligeable d’entre nous préfère ergoter sur sa coupe de cheveux, sur son passé chez Égalité et Réconciliation, sur ses racines italiennes (on se demande bien pourquoi d’ailleurs) et tout un autre tas de raisons aussi ridicules que futiles. Et malheureusement Daniel Conversano n’est qu’un exemple parmi d’autres. Je pourrai également évoquer le cas de Julien Rochedy. En face, nous n’observons rien de tout cela. Oh bien entendu des rivalités et des divisions existent. Il ne s’agit pas d’être naïf. Mais cela ne se fait jamais, je dis bien JAMAIS, au détriment de l’objectif final. Pourquoi ? Parce que leur taux de haine à notre encontre, envers nos idées, envers ce que l’on représente est si fort qu’il leur permet de ne jamais perdre de vue l’essentiel. NOUS COMBATTRE. Cette haine repose sur les deux piliers du combat politique radical moderne : le communautarisme et l’essentialisme. Nous pouvons observer la redoutable efficacité de ce diptyque idéologique à travers les récentes manifestions provoquées par la mort de l’afro-américain Georges Floyd. Le communautarisme permet de rassembler au-delà des divisions superficielles et l’essentalisme permet de désigner l’ennemi renforçant ainsi la cohésion du groupe. Chez nous c’est exactement l’inverse. Le communautarisme est inexistant et l’essentialisme donne lieu à des débats d’esthètes sans fin. Le superficiel prime sur le primordial. Pourquoi ? Parce que nous sommes trop gentils. Voilà la réalité. Trop polis, trop bien éduqués, trop civilisés. En un mot pas assez haineux. Seul un taux de haine aussi puissant que celui qu’on retrouve chez nos adversaires permettrait de nous concentrer sur notre objectif et de surmonter nos divisions ridicules. Reste à savoir si nous voulons ressembler à nos ennemis ?

    D.B.