Si j'avais été britannique j'aurai voté pour le Brexit car l’Union européenne a dévoyé le projet européen qui devait être un projet identitaire pour et par les peuples européens. Elle a fini par le transformer en une entité mondialiste au niveau économique, cosmopolite au niveau identitaire et atlantiste au niveau géopolitique. Pire, Bruxelles a fait de la Russie une ennemie alors qu’elle aurait du au minimum en faire son alliée principale si ce n’est l’intégrer à son projet. Enfin, cette Union européenne est davantage une construction oligarchique et technocratique que démocratique.
Mais cela étant dit, je suis profondément européen. Je suis favorable à la construction d’un Etat fédéral européen. Si Emmanuel Macron et Angela Merkel étaient des chefs d’Etats européens dignes de ce nom voici ce qu’ils auraient du proposer au Conseil européen à Bruxelles en réponse au choc provoqué par la sortie du Royaume uni de l’Union européenne : la fusion de l’Allemagne et de la France en un seul Etat, en une seule nation. A charge pour les autres pays de venir se fondre ultérieurement à cette entité si ils devaient en manifester le désir. Bien entendu, ce projet prendrait des années et au final les peuples allemands et français seraient consultés, le même jour, pour accepter ou refuser cette fusion historique. Mais un cap cohérent serait fixé.
La naissance de ce nouvel Etat devrait se faire sur des bases identitaires. Sa politique économique et diplomatique devrait uniquement prendre en compte les intérêts des Européens puisque sa vocation ultime serait de s’élargir à l’ensemble du continent, Russie comprise. La soumission à Washington serait proscrite. L’immigration fermement contrôlée et strictement limitée. La réémigration encouragée. Nous entendons déjà les ricanements de ceux qui diront : « Ce n’est pas avec Merkel et Macron que cela arrivera ». Oui, sans aucun doute. Mais Merkel et Macron ne sont que de passage. Si l’outil est bon, il pourra permettre à d’autres de faire prospérer nos idées et de les appliquer. L’Union européenne d’aujourd’hui est un mauvais outil au service d’une mauvaise cause. Un outil dangereux car l’UE à la sauce bruxelloise est en train de détruire l’Europe, de détruire l’idéal identitaire européen qui est une belle idée. L’Union européenne est en train de diviser les Européens. Il devient urgent de changer l’outil pour sauver l’essentiel : la construction d’une Europe identitaire fédérale respectant les traditions et les intérêts des peuples européens.
Laurent Dayona
Dans son édition du jeudi 4 juin 2020 Le Figaro a publié un article sur la crise sanitaire à Chypre et les tensions géopolitiques qui en découlent. Un article assez long sur cinq colonnes qui se conclu ainsi : « Pendant ce temps, la tension est toujours plus palpable sur l’île de l’amour, berceau supposé d’Aphrodite : lundi, une mosquée de la grande ville portuaire de Limassol a été vandalisée, bariolée de graffitis islamophobes et anti-immigration
Que devra faire l’Europe, une fois unie, de ses possessions d’outre-mer ? La question n’est pas simple et la réponse ne peut-être que polymorphe. Si dans de nombreuses situations l’indépendance de ces territoires pourra être rapidement proclamée comme dans le cas de Mayotte, de la Guadeloupe ou de Wallis-et-Futuna par exemple, d’autres territoires pourront être conservés comme Saint-Pierre et Miquelon, les Kerguelen, le Groenland, les Malouines (les îles Falkland) ou Sainte-Hélène. En revanche, dans certains cas, une position aussi tranchée ne pourra être tenue et une solution à la carte devra être trouvée. Il en va ainsi de la Nouvelle-Calédonie. Cette grande île a été en proie à des troubles dans les années 1980-1990 qui ont donné lieu à des épisodes de guerre civile avec de nombreux morts entre les indépendantistes kanaks et les loyalistes caldoches descendants des populations européennes. Si les accords de Matignon en 1988 ont réussi à clore ce chapitre douloureux la tension est toujours présente sur le territoire et la violence prête à reprendre à la moindre occasion. Seule la perspective des référendums sur l’indépendance semble maintenir la paix fragile entre les communautés rivales dans une forme d’attentisme malsain. Le premier en novembre 2018 a donné une nette majorité (56%) en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française. Mais un second doit se tenir en octobre 2020 et même un troisième si son résultat devait encore confirmer le refus de l’indépendance.

