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Idées

  • Mes amis Biélorusses si vous saviez la chance que vous avez....

    D977B485-9C61-46A4-BF25-923BF0D96D93.jpegL’année de mes 19 ans un événement géopolitique considérable s’est déroulé : l’effondrement du bloc communiste. J’ai vibré comme jamais, l’oreille collé au transistor branché sur France Info, suivant la révolte des Allemands de l’Est qui entraîna la chute du mur de la honte. Je n’ai sans doute jamais été aussi heureux politiquement. Un monde nouveau s’ouvrait et un intellectuel proclamait même « la fin de l’histoire ».  Qu’on est naïf à 19 ans.... Aujourd’hui j’en ai 50 et les événements en Biélorussie suscite en moi de l’agacement. Qu’a-t-il donc bien pu se passer ?

    La démocratie est un luxe. En effet, lorsqu'on regarde une carte du monde on constate que les démocraties sont minoritaires à la surface du globe. Et si on considère qu'une démocratie ne se définit pas uniquement par des élections libres mais par un ensemble de critères rigoureux, alors les démocraties à l'image de celles qui existent en Europe sont finalement assez rares. Or, comme chacun sait, ce qui est rare s'apparente souvent à du luxe. Nos démocraties européennes sont une exception et certainement pas la norme comme nous sommes trop souvent portés à le croire. Une exception fragile.

    On a tendance à considérer que le luxe est secondaire. Qu'il n'est pas fondamental. Je partage cet avis. Le luxe ne peut prospérer que durant des périodes d'expansion et/ou des périodes pacifiques. Il nécessite également un concensus de la société qui l'abrite pour pouvoir s'épanouir. Mais que survienne une crise majeure et alors le luxe apparaît pour ce qu'il est : un accessoire inutile qu'il convient de mettre provisoirement entre paranthèses afin de sauvegarder l'essentiel. C'est exactement le dilemme que nous allons devoir résoudre dans nos démocraties européennes.

    L'essentiel pour moi n'est pas et ne sera jamais une forme de gouvernance même si je suis convaincu que de tous les régimes la démocratie est le meilleur des systèmes. La démocratie ne peut-être en aucune manière la cause d'un processus vertueux mais simplement sa conséquence. Une forme de récompense pour les peuples dans un espace civilisationnel donné.

    L'essentiel c'est notre héritage culturel, historique, philosophique et spirituel qui a permis la naissance de nos démocraties modernes et a fait ce que nous sommes : des Européens libres. Nos démocraties modernes sont l'aboutissement d'une longue maturation. L'essentiel est donc notre patrimoine civilisationnel commun. C'est justement cet héritage qui est aujourd'hui remis en cause par le totalitarisme islamiste et la substitution de population qui l'accompagne. Un totalitarisme inédit sur notre continent. Car si au cours du XXème siècle le fascisme, le nazisme et le communisme ont pu à tour de rôle menacer nos démocraties aucun n'a pu nous couper de nos racines. Ainsi la démocratie a pu à chaque fois renaître de ses cendres. Mais le totalitarisme islamiste a pour objectif d’accélérer la substitution d’une population à une autre dans toute l’Europe et donc d’une civilisation par une autre. Une civilisation étrangère à la démocratie. S'il venait à l'emporter un Français du XXIIème siècle n'aurait plus rien en commun avec ceux qui l'ont précédé. En coupant progressivement les Européens de leur matrice civilisationnelle tout retour à la démocratie deviendrait impossible. Une coupure irréversible dans notre histoire se serait accomplie. Il s'agirait de la fin de notre histoire et du début d'une autre. C'est ce qu'a parfaitement ressenti le journaliste italien Giulio Meotti lors de son reportage sur Rotterdam et publié par le quotidien italien "il Foglio" le 14 mai 2009 : "Ce qui frappe le plus quand on entre dans la ville en train, ce sont les mosquées énormes, fascinantes, dans un paysage verdoyant, luxuriant, boisé, humide : on dirait des corps étrangers par rapport au reste."

    A ce stade se pose la question fondamentale : en quoi la démocratie est-elle incapable de nous protéger de ce totalitarisme ? C'est que ce dernier, à la différence des totalitarismes du XXème siècle, n'est pas en opposition frontale avec la démocratie mais se sert de cette dernière pour la pervertir. Les islamistes utilisent nos valeurs démocratiques pour les retourner contre nous. Nos démocraties sont en effet basées sur la tolérance, le respect de l'autre, le respect des minorités. Mais nos démocraties reposent également sur le principe de la majorité. La loi du nombre. C'est en jouant avec ces deux principes que les islamistes referment progressivement leur piège sur nos sociétés ouvertes.

    Ces dernières ont accueilli des populations immigrées, essentiellement musulmanes, et au nom du principe du respect des minorités et des différences culturelles et religieuses nos démocraties n'ont pas voulu imposer l'assimilation. Comme le souligne Michel Gurfinkiel partout où ces populations n'ont pas souhaité s’intégrer au pays d’accueil, elles ont pu le faire sans subir aucune mesure de rétorsion. C'est même tout le contraire qui s'est produit : c'est souvent les sociétés d'accueil qui se sont progressivement adaptées à ces nouvelles populations. Et c'est ainsi qu'au fur et à mesure que l'immigration musulmane est devenu de plus en plus massive que sont progressivement apparues des revendications communautaristes et religieuses de plus en plus radicales. Au nom du principe démocratique du respect des minorités, de la tolérance, de l'anti-racisme (dévoyé) etc... nous sommes allés de capitulation en capitulation...

    Mais comme dit plus haut la démocratie c'est également la loi du nombre. Un cocktail détonant avec l'idéologie islamiste qui veut que toute minorité musulmane devenue majoritaire sur une portion de territoire d'un Etat impie se doit de réclamer l'indépendance ou l'autonomie afin de vivre selon les préceptes de l'islam. Dès lors pour les islamistes le droit des minorités ne comptent plus. Evaporé... Seul importe désormais la loi de la majorité. Comment pourra-t-on s'opposer aux revendications islamistes qui ne manqueront pas de survenir dans les prochaines années lorsqu'ils deviendront majoritaires dans des communes ou des départements ? Même si ces revendications seront contradictoires avec nos valeurs démocratiques elles s"appuieront néanmoins sur la base sur laquelle repose toute démocratie : la loi du nombre. 

    C'est ce processus pervers qu'à parfaitement résumé le journaliste américain Christopher Caldwell dans son enquête sur l’immigration islamique en Europe "Reflections on the Revolution in Europe" : "On peut affirmer avec certitude que l’Europe ne sortira pas indemne de sa confrontation avec l’islam. A l’heure actuelle, c’est à l’islam et non à la civilisation européenne ou ses valeurs démocratiques que les immigrants accordent une légitimité politique… Ils acceptent les institutions européennes dans la mesure où celles-ci ne freinent pas l’expansion de l’islam. Ils les rejettent quand elles deviennent un obstacle."

    Il est vain d'attendre de la démocratie une solution miracle. Ses contradictions transforme ce qui était une force en une faiblesse mortelle lorsqu'elle se trouve confrontée à l'implantation d'un islamisme conquérant et à une immigration extra-occidentale de masse qui refuse de s'assimiler. Un islamisme conquérant qui se sert de nos valeurs de tolérance et d'ouverture, gràce à l'aide d'une idéologie prétendument "antiraciste", "sans-frontiériste" et acquise au relativisme multiculturel, pour imposer les valeurs d'une société close et sectaire. Un islamisme conquérant qui une fois devenu majoritaire empêchera tout retour en arrière... au nom de la démocratie et de la loi du nombre.

    Dans ces conditions lorsque je vois des milliers de Biélorusses qui descendent dans les rues pour réclamer la démocratie cela ne me fait plus vibrer. Quelle démocratie ? Celle qui prépare notre tombeau ?  Et à ceux qui me diront que la démocratie peut parfaitement être compatible avec la conservation de notre identité en citant en exemple la Pologne ou la Hongrie je leur répondrai que ces démocraties ne sont pas à l’image de leurs cousines occidentales et qu’au demeurant le principe démocratique implique par nature le changement. En un mot ni le PIS polonais ni Viktor Orban ne sont éternels. Leur départ inéluctable décidé par les urnes marquera sans nul doute un retour de balancier qui balayera leur héritage. Alexandre Loukachenko n’est pas un saint. C’est un dictateur, c’est entendu. Mais il a le mérite de sauvegarder l’essentiel même si cela est peut-être « à l’insu de son plein gré ». Puissent les Biélorusses s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard.

    D.B.

  • De la haine en politique

    470BC928-7E8F-40AE-B7AD-377B18804F4B.pngSi j’en crois ce que j’entend depuis des années, par les médias, les éditorialistes, les professeurs de l’Éducation nationale, les syndicats, les observateurs de la vie politiques etc.... la haine serait consubstantielle à notre camp (vous remarquerez au passage que Mao ou Pol Pot peuvent tuer des gens par millions ou Castro et Guevara par milliers mais qu’ils le font sans haine. Ces gens tuent.... mais sans haine. Je vous laisse méditer là-dessus). Nous serions donc des gens haineux par nature. Notre idéologie serait la marque même de la haine. Et pourtant.... Je pense que c’est tout le contraire. Si nous étions vraiment animés par la haine toute notre énergie, nos pensées, nos actions devraient être tendues vers l’accomplissement de notre objectif. Au lieu de cela notre camp passe son temps à se diviser, à se critiquer, à se chamailler. Prenons l’exemple de Daniel Conversano. Ce type est formidable, il fait un boulot extraordinaire pour notre cause, avec de faibles moyens et surmontant avec un courage, une abnégation et une énergie folle tous les obstacles que le système peut lui mettre sur son chemin. Nous devrions tous être derrière lui, le soutenir de manière inconditionnelle. Mais au lieu de cela un nombre non négligeable d’entre nous préfère ergoter sur sa coupe de cheveux, sur son passé chez Égalité et Réconciliation, sur ses racines italiennes (on se demande bien pourquoi d’ailleurs) et tout un autre tas de raisons aussi ridicules que futiles. Et malheureusement Daniel Conversano n’est qu’un exemple parmi d’autres. Je pourrai également évoquer le cas de Julien Rochedy. En face, nous n’observons rien de tout cela. Oh bien entendu des rivalités et des divisions existent. Il ne s’agit pas d’être naïf. Mais cela ne se fait jamais, je dis bien JAMAIS, au détriment de l’objectif final. Pourquoi ? Parce que leur taux de haine à notre encontre, envers nos idées, envers ce que l’on représente est si fort qu’il leur permet de ne jamais perdre de vue l’essentiel. NOUS COMBATTRE. Cette haine repose sur les deux piliers du combat politique radical moderne : le communautarisme et l’essentialisme. Nous pouvons observer la redoutable efficacité de ce diptyque idéologique à travers les récentes manifestions provoquées par la mort de l’afro-américain Georges Floyd. Le communautarisme permet de rassembler au-delà des divisions superficielles et l’essentalisme permet de désigner l’ennemi renforçant ainsi la cohésion du groupe. Chez nous c’est exactement l’inverse. Le communautarisme est inexistant et l’essentialisme donne lieu à des débats d’esthètes sans fin. Le superficiel prime sur le primordial. Pourquoi ? Parce que nous sommes trop gentils. Voilà la réalité. Trop polis, trop bien éduqués, trop civilisés. En un mot pas assez haineux. Seul un taux de haine aussi puissant que celui qu’on retrouve chez nos adversaires permettrait de nous concentrer sur notre objectif et de surmonter nos divisions ridicules. Reste à savoir si nous voulons ressembler à nos ennemis ?

    D.B.