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Hong Kong n’est pas le problème de l’Europe

2FC0FB96-6941-4FF3-B885-87148E7FF760.jpegIl serait temps pour les Européens de comprendre que le temps des colonies est terminé. Non seulement il serait bien que des pays comme la France et le Royaume uni se débarrassent des derniers confettis de l’empire, à quelques exceptions près, mais il devient urgent pour les Européens de comprendre qu’ils ne sont en rien liés à leurs anciennes colonies. Celles-ci sont indépendantes et doivent s’assumer enfin comme telles. Nous n’avons aucun devoir envers ces pays auxquels nous avons laissé à notre départ des infrastructures solides, une économie florissante et des équipements modernes. Nous ne sommes pas responsable de l’incurie des dirigeants de ces pays qui ont dilapidé cet héritage en quelques décennies. Tant pis pour eux.

Le cas de Hong Kong est différent sur ce plan. Cette ancienne colonie britannique est prospère et moderne. Pendant longtemps elle fut même un exemple démocratique dans la région. Mais la dictature qui domine la Chine a décidé de ne plus respecter les termes de l’accord de rétrocession de cette ancienne colonie de Sa Majesté. Pour moi il ne s’agit nullement d’une surprise. Il faut être stupide ou corrompu comme le sont certains politiciens français pour avoir cru en la parole de la dictature communiste qui règne à Pékin. On peut, bien entendu, regretter de voir s’éteindre une lueur démocratique dans la région mais l’Europe n’a ni les moyens ni le devoir de s’opposer à la volonté chinoise dans ce cas précis. Hong Kong est un problème interne à la Chine et ceux qui prétendent que nous devrions tout faire pour empêcher l’évolution actuelle sont au mieux des doux rêveurs, au pire des imbéciles en mal d’exhibition médiatique flatteuse.

Il n’en reste pas moins vrai que les Etats-Unis qui sont en concurrence avec la Chine pour la suprématie mondiale tentent à la faveur des événements récents à Hong Kong d’entraîner l’Europe dans une nouvelle croisade pour la défense des intérêts de Washington. Ainsi le Secrétaire d’État américain, Mike Pompéo, a-t-il proposé la création d’une nouvelle alliance des démocraties pour contrer la montée en puissance de Pékin en Asie. Il fait notamment pression sur les partenaires européens au sein de l’OTAN. On voit bien ici toute l’incongruité pour les pays européens de rester dans une alliance qui risque désormais de les entraîner dans un conflit dans lequel leurs intérêts ne sont pas directement engagés. Si les Européens veulent faire la guerre qu’ils commencent par s’opposer à la Turquie en Libye où leurs intérêts stratégiques doivent être défendus.

Si les Européens veulent vraiment s’opposer à la Chine communiste ils doivent s’éloigner de l’alliance américaine pour tendre les bras à la Russie afin de ne pas la précipiter dans les bras de Pékin comme c’est le cas actuellement du fait de la politique de Washington à l’encontre de Moscou. Cette situation est néfaste pour l’Union européenne et pour la Russie qui n’a en vérité rien à gagner d’une alliance avec la Chine communiste. Il s’agit pour elle d’un marché de dupes. En outre, l’Europe doit s’opposer à la prise de contrôle par la Chine de nombreux secteurs stratégiques de son économie. Qu’il s’agisse des ports (comme celui d’Athènes), des aéroports, du numérique à travers la 5 G etc.... L’Europe doit s’opposer à la dictature chinoise mais uniquement pour défendre ses intérêts et non ceux de Washington ou pour une cause perdue d’avance comme Hong Kong.

Enfin, Hong Kong n’étant pas le problème de l’Europe, la proposition du Premier ministre britannique Boris Johnson d’offrir aux détenteurs hongkongais d’un passeport britannique d’outre-mer (British national overseas, BNO) la possibilité de résider sur le territoire britannique puis d’y demander la nationalité est hallucinante puisque cela s’adresse potentiellement à 2,9 millions de Hongkongais (sur une ville de 7,5 millions d’habitants) éligibles à ce document car nés avant la rétrocession ainsi qu’à leurs enfants. Cette proposition démente prouve une nouvelle fois que le Brexit n’est qu’une immense duperie. Les électeurs qui ont voté en faveur du Brexit l’ont fait essentiellement sur des critères identitaires. Sauf que les politiques en charge d’appliquer le résultat du référendum ne sont pas des identitaires mais des libéraux mondialistes. Les Britanniques croiseront moins de Polonais, de Roumains ou d’Ukrainiens. Mais seront-ils ravis de croiser davantage de Chinois, d’Indiens ou de Pakistanis ? Permettez-moi d’en douter....

D.B.

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