Si j’en crois ce que j’entend depuis des années, par les médias, les éditorialistes, les professeurs de l’Éducation nationale, les syndicats, les observateurs de la vie politiques etc.... la haine serait consubstantielle à notre camp (vous remarquerez au passage que Mao ou Pol Pot peuvent tuer des gens par millions ou Castro et Guevara par milliers mais qu’ils le font sans haine. Ces gens tuent.... mais sans haine. Je vous laisse méditer là-dessus). Nous serions donc des gens haineux par nature. Notre idéologie serait la marque même de la haine. Et pourtant.... Je pense que c’est tout le contraire. Si nous étions vraiment animés par la haine toute notre énergie, nos pensées, nos actions devraient être tendues vers l’accomplissement de notre objectif. Au lieu de cela notre camp passe son temps à se diviser, à se critiquer, à se chamailler. Prenons l’exemple de Daniel Conversano. Ce type est formidable, il fait un boulot extraordinaire pour notre cause, avec de faibles moyens et surmontant avec un courage, une abnégation et une énergie folle tous les obstacles que le système peut lui mettre sur son chemin. Nous devrions tous être derrière lui, le soutenir de manière inconditionnelle. Mais au lieu de cela un nombre non négligeable d’entre nous préfère ergoter sur sa coupe de cheveux, sur son passé chez Égalité et Réconciliation, sur ses racines italiennes (on se demande bien pourquoi d’ailleurs) et tout un autre tas de raisons aussi ridicules que futiles. Et malheureusement Daniel Conversano n’est qu’un exemple parmi d’autres. Je pourrai également évoquer le cas de Julien Rochedy. En face, nous n’observons rien de tout cela. Oh bien entendu des rivalités et des divisions existent. Il ne s’agit pas d’être naïf. Mais cela ne se fait jamais, je dis bien JAMAIS, au détriment de l’objectif final. Pourquoi ? Parce que leur taux de haine à notre encontre, envers nos idées, envers ce que l’on représente est si fort qu’il leur permet de ne jamais perdre de vue l’essentiel. NOUS COMBATTRE. Cette haine repose sur les deux piliers du combat politique radical moderne : le communautarisme et l’essentialisme. Nous pouvons observer la redoutable efficacité de ce diptyque idéologique à travers les récentes manifestions provoquées par la mort de l’afro-américain Georges Floyd. Le communautarisme permet de rassembler au-delà des divisions superficielles et l’essentalisme permet de désigner l’ennemi renforçant ainsi la cohésion du groupe. Chez nous c’est exactement l’inverse. Le communautarisme est inexistant et l’essentialisme donne lieu à des débats d’esthètes sans fin. Le superficiel prime sur le primordial. Pourquoi ? Parce que nous sommes trop gentils. Voilà la réalité. Trop polis, trop bien éduqués, trop civilisés. En un mot pas assez haineux. Seul un taux de haine aussi puissant que celui qu’on retrouve chez nos adversaires permettrait de nous concentrer sur notre objectif et de surmonter nos divisions ridicules. Reste à savoir si nous voulons ressembler à nos ennemis ?
D.B.