J’aime bien Matteo Salvini. Il a l’art de cogner fort contre le politiquement correct et nos ennemis. Avec lui c’est oeil pour oeil et dent pour dent. Franchement cela fait du bien. En tant que Français j’ai malheureusement trop l’habitude de ces hommes qui se prétendent de droite et qui se laissent terroriser par le magistère moral qu’exercent les hommes politiques de gauche, les journalistes et les artistes. Matteo Salvini n’hésite jamais à s’attaquer bille en tête à tous les symboles de la pensée unique, comme lorsqu’il avait décidé en tant que ministre de l’Intérieur de rétablir les mentions « père » et « mère » pour les formulaires de l’obtention de la carte d’identité. Mais Matteo Salvini doit prendre garde.
Il doit prendre garde à ne pas tomber dans la caricature que font de lui ses adversaires. Ainsi sa sortie sur la responsabilité de l’Union européenne dans la crise du coronavirus est stupide. Certes, on peut estimer qu’il rend ainsi la monnaie de leur pièce à nos ennemis pour lesquels tout ce qui se passe de mal en Europe est de la faute des populistes. Mais ce n’est pas parce que nos ennemis se comportent comme des imbéciles qu’on doit s’abaisser à leur niveau. Si jusqu’à présent Matteo Salvini avait réussi à rassembler une majorité d’Italiens qui lui accordait sa confiance dans les sondages d’opinion c’est qu’il tenait un langage de vérité qui reposait sur la réalité que vivaient les Italiens. En forçant le trait l'ancien ministre de l’Intérieur risque d’abîmer son image. Car ce ne sont pas les politiques de restrictions budgétaires de l’Union européenne qui sont responsables de la tragédie génoise ou de la crise sanitaire mais l’incurie de la classe politique italienne et la corruption. Et le peuple italien le sait parfaitement.
Il doit prendre garde également à ne pas promouvoir un nationalisme étriqué. Un nationalisme à la « papa ». Il a raison de dire que l’Italie ne doit plus accepter les clandestins des nouveaux négriers que sont les ONG financées par les mondialistes cosmopolites comme Georges Soros. En revanche, lorsqu’il propose que ces clandestins soient répartis entre différents pays européens cela est profondément stupide. Ce qui est mauvais pour l’Italie l’est également pour les autres nations européennes. Il n’existe pas, et il n’existera jamais, de solution italienne à la crise migratoire, à l’islamisation ou au Grand Remplacement. Cette idée qui consiste à croire qu’il suffit d’éparpiller les migrants dans toute l’Europe pour régler le problème s’est également retrouvée dans la bouche des habitants des îles grecques de Lesbos où de Chios ou dans celles des autorités de Malte. C’est une chimère dangereuse et totalement contre-productive. Les dangers qui menacent la civilisation européenne concernent l’ensemble des pays européens. La solution réside dans l’unité et non dans la division. C’est de cette solidarité européenne que naîtra un nationalisme européen, le seul à même de pouvoir renouer avec nos racines identitaires communes. L’union dans le respect des identités. Matteo Salvini se prétend identitaire ? Qu’il le prouve en se hissant au niveau des enjeux.
D.B.